dimanche 12 octobre 2014

Quelques jours seulement… [PARTIE II]

PARTIE 2 : « Bornéo, l’île aux animaux »

Quelques jours seulement, c’est donc le maigre capital qu’il nous reste pour explorer la partie nord de Bornéo et découvrir ses fabuleux « zanimO ».
C’est avec une certaine excitation, que nous regardons donc le sol se rapprocher tranquillement de notre hublot. Nous allons atterrir à Brunei dans quelques minutes et officiellement lancer notre dernière chasse aux animaux, notre activité officielle durant ce voyage!

 

Brunei!? Mais c’est où ça? C’est quoi, un pays ou une ville?
Brunei est en réalité la plus vieille monarchie absolue du monde. Le sultan ou « King » (comme il est appelé ici) dirige le pays et le droit de vote n’existe pas. Malgré tout Brunei n’a absolument rien d’une dictature sanguinaire. Ses habitants peuvent se vanter d’avoir le salaire minimum le plus élevé d’Asie, et de bénéficier d’un accès à l’éducation et de soins médicaux totalement gratuits. De plus les complexes de loisirs sont mis gracieusement à disposition du peuple et il existe de nombreuses aides et soutiens financiers pour les acquisitions de biens. Bref, un niveau de vie plutôt envié par les habitants des pays voisins. Le seul hic : Jusqu’à quand tout cela va-t-il durer? En effet, la source principale de l’énorme afflux de richesse du pays, provient d’une chose, une seule : l’or noir. Cette micro nation roule en effet sur la manne pétrolière, si bien qu’ici un litre d’essence coute trois fois moins cher qu’un litre d’eau!! (environ 35 centimes d’euro!)
Notre ressentit après notre passage ici est pourtant bien différent de celui que nous avions eu à Dubaï. Brunei est bien plus sobre, pas d’immense building ici, mais plutôt un petit pays où la nature a encore ses droits et dont le luxe ne se trouve que dans les quelques bâtiments (magnifiques cela dit) construits par les différents sultans qui se sont succédés. Le réseau de bus en est un bel exemple, ici pas de métro aérien avec "Classe Business", mais des vieux bus fatigués, dans lesquels il faut lutter pour trouver une place!
En déambulant dans le centre-ville de Bandar Seri Begawan, la capitale, petite ville endormie de 258 000 habitants, nous yeux se sont arrêtés sur deux choses. D’une part la mosquée Omar Ali Saifuddien (portant le nom du père du souverain actuel), un bâtiment d’une beauté spectaculaire, avec son dôme en or véritable, trônant au milieu d’un lac artificiel.

   


D’autre part les quartiers bordant le fleuve, tous construits sur pilotis font de la ville l’une des plus grandes cité lacustre au monde. Nous n’avons donc pas tardé à voir apparaitre plusieurs bateau-taxis venus nous proposer une traversée, une visite des quartiers lacustres et même d’aller voir des singes patates (nasiques de leur vrai nom) qui vivent à quelques kilomètres aux abords du fleuve. Pas intimidés par le temps menaçant nous avons alors embarqué en compagnie de Wussof pour une petite heure de croisière. Nous avons de suite étés sous le charme de sa gentillesse et de sa sincère envie de nous faire découvrir « sa » ville. Ce qui est loin d’être toujours le cas lors d’excursions de ce genre. Notre premier stop fut à sa propre maison (sur pilotis bien sûr) afin d’y récupérer son fils, à qui il souhaitait enseigner les ficelles du métier. Il nous a ensuite expliqué avec beaucoup de passion et de détails, l’organisation de cette ville sur l’eau où rien ne manque (poste de police, écoles, lycées et même une caserne de pompier!). Et cela toujours avec une grande fierté, regardant souvent son fils en souriant.


Apres quelques kilomètres de navigation à la sortie de la ville, nous avons fini par atteindre un petit bras de rivière où nous avons eu la chance d’apercevoir une famille de nasiques, tranquillement poses sur leurs branches dégustant quelques feuilles en guise de diner. Un moment d’autant plus magique d’autant que nous nous afférions tous les quatre depuis quelques minutes à traquer le moindre signe de vie aux alentours.


Après avoir bien ri de leurs tronches de cake à la patate, nous avons tranquillement repris le chemin du centre en écoutant Wussof nous compter les frasques des sultans. Nous sommes tellement amusés et avons tellement apprécié ce véritable échange avec notre guide et son fils que nous n’avions même pas vu le temps passer. Une fois arrivés cela faisait déjà quasiment deux heures que nous étions partis. Après être repassés devant la mosquée pour l’admirer de nuit nous avons rejoint notre hôtel où nous nous sommes écroulés de sommeil.


Le lendemain nous avons pris un bus en direction de Kota Kinabalu, la ville principale du Sabah et nous sommes amusés des aberrations bureaucratiques, qui semble-t-il n’ont pas de frontières. En effet, pour rejoindre notre destination par la route nous avons dû traverser 3 fois la frontière Brunei-Malaisie. Nous arrêtant chaque fois deux fois (pour la sortie et pour l’entrée). Plus un autre poste frontière entre l’état du Sarawak et l’état du Sabah, ce qui porte à 7 le nombre de tampons en moins de deux heures!


Nous ne nous étalerons pas trop sur la ville de Kota Kinabalu, du fait de la pluie quasi incessante que nous y avons connu. Nous avons été contraints d’y rester deux nuits alors que nous projetions initialement d’y faire seulement étape pour se rendre au mont Kinabalu. Le mont Kinabalu est le plus haut sommet de Malaisie (4095 m), son ascension se fait en deux jours et demande une bonne condition  physique et surtout une météo adéquate. Nous ne projetions que d’en faire le tour mais un petit aperçu de la saison des pluies en aura décidé autrement, d’autant plus que ce parc national abrite un spécimen de sangsue pouvant atteindre jusqu’à 30 cm, définitivement pas une super idée... A la place, visite des différents marchés de la ville et surtout réservation de notre hôtel et de nos croisières d’observation de la faune sur la Kinabatangan River.


 

La rivière Kinabatangan est un lieu idéal pour observer toute une variété d’animaux dans leur milieu naturel : macaques, nasiques, crocodiles, calaos, éléphants pygmées… Et cela est dû, paradoxalement, à la déforestation! En effet, le remplacement chaque année de milliers d’hectares de forêt tropicale par des plantations de palmier, a considérablement réduit l’habitat de ces animaux qui ont dû déménager de le long des rives du Kinabatangan. L’exploitation agricole visant à la production d’huile de palme est un vrai fléau écologique, ici, en Malaisie. Il y a quelque années on disait qu’un orang outang pouvait traverser Bornéo de part en part sans jamais toucher le sol, ce n’est bien sûr plus le cas de nos jours.
Malgré cela, nous avons opté pour un package de trois jours et deux nuits aux abords de ce long fleuve avec au programme : randonnée à travers la jungle, balade nocturne et quatre croisières d’observations des animaux. Et nous n’avons pas été déçus. Si les orangs outang ne se sont pas montrés et que nous avons manqué le passage d’un troupeau d’éléphants de quelques semaines, nous avons eu tout un tas d’autres merveilles à observer. Un nombre incalculable de nasiques, de macaques à longue queue, des crocodiles (freshwater et saltwater), des oiseaux pécheur multicolores, de gros insectes, des écureuils, des calaos rhinocéros (surement le plus bel oiseau de notre voyage!) et pleins d’autres petites bébêtes rampantes, volantes, courantes ou nageantes. Bref, notre opération chasse aux animaux a été plutôt fructueuse. Nous avions pour l’occasion loué de bonnes jumelles afin de profiter pleinement du spectacle. Et en y collant l’appareil photo, nous avons eu quelques zooms plutôt sympas. Ce qui a permis à Estelle de convaincre Pascal d’investir dans le futur, dans un appareil photo un peu plus performant à ce niveau-là. Ces quelques jours passés au bord de la rivière auront été le temps fort de notre voyage, et valaient amplement le déplacement.

 




 

 

  

Si nous comptions beaucoup sur ces croisières pour voir des orangs outangs, la chance ne nous aura pas souri ce coup-ci. Mais c’est aussi là que réside la beauté de la nature, dans cette incertitude qui rend chaque rencontre avec un animal unique et inoubliable. Et puis nous avons eu ensuite l’occasion de nous rattraper au « Centre de réhabilitation de Sepilok » situé une centaine de kilomètres plus loin. Il s’agit d’un centre qui recueille les orangs outangs orphelins, blessés et/ou victimes du braconnage. Le but étant de les réhabituer petit à petit à la vie sauvage afin qu’ils réintègrent à terme leur habitat naturel. Sepilok est en réalité une réserve de forêt tropicale de 40 km2 dans laquelle ils peuvent évoluer librement une fois que leurs aptitudes et leur santé le permettent. Certains singes arrivent dans des états de détresse, et parfois même de dépression avancée, le travail effectué par les soigneurs est donc assez long, le processus de réhabilitation complet prenant en moyenne de 6 à 10 ans. Cet espace n’étant pas fermé, certains singe s’en vont par eu même et ne reviennent plus chercher l’appui de l’homme. D’autres, jugés aptes, sont parfois transportés en hélicoptère vers d’autre zone de forêt afin de les repeupler. Le travail effectué dans ce centre est très intéressant et nous pourrions en parler des heures mais le mieux si vous souhaiter plus d’info est de faire un tour sur leur site en cliquant ICI.
Arrivés à notre auberge à la mi-journée, nous avions prévu de nous reposer et de passer la journée au centre le lendemain ; mais nous ne pouvions plus attendre pour découvrir ces incroyables mammifères et nous nous y sommes rendus de suite. Les visiteurs ne peuvent accéder qu’à une infime partie de la réserve, comprenant la nurserie et un point d’observation près de l’une des plateformes de nourrissage. Nous avons donc attendu patiemment guettant les premiers signes de leur arrivée, un arbre qui bouge, une corde qui tremble... Le centre accueille en ce moment une quinzaine d’orangs outans, mais tous ne viennent pas jusqu’à la plateforme, ils ne sont parfois que 3 ou 4, ou aucun. De notre côté, nous avons eu la chance d’en voir 7 dès le premier jour. Ce fut un moment magique! Leur adresse, leur dextérité et surtout leurs mimiques et attitudes nous ont directement conquis.

  

 

Le lendemain nous avons eu un peu moins de chance avec le nourrissage du matin, nous n’en avons aperçu que trois, mais nous nous sommes fait une belle frayeur ensuite sur la passerelle menant à la nurserie. Nous étions tout contents de voir deux macaques se diriger vers nous le long de la rambarde. Mais ces deux singes se sont vite transformés en une bande d’une dizaine, venus nous encercler, « attaquant » Estelle !! (Un singe a tenté de lui tirer les cheveux…) Nous avons passé notre chemin  rapidement pas très rassurés par leurs cris et leurs grandes dents acérées! Et oui! Il ne faut avant tout pas oublier que c’est la jungle et que d’autres animaux y vivent et sont plus ou moins intimidés par l’homme.
Enfin, le nourrissage de l’après-midi fut encore une fois un moment magique, ces mêmes macaques étant de retour, cette fois ci pour chaparder le repas des orangs outans. Apres un long processus de méfiance et d’intimidation, les grands singes s’en sont allés, laissant les restes aux macaques.
Après nos émotions de la journée, nous avions entrepris de rejoindre la sortie de la réserve, quand Pascal a eu envie d’aller faire un petit tour sur une passerelle par encore explorée. Et là, talaaaam… Nous qui pensions être au bout de nos surprises, nous entendons un drôle de bruit en contrebas. Ce que nous avions pris au départ pour deux gros cochons sauvages étaient en réalité deux petits éléphanteaux pygmées!! Nous ne nous attendions pas du tout à en voir ici, et pour cause ils vivent généralement beaucoup plus loin dans la forêt. Il s’agissait en réalité de deux petits recueillis très récemment au centre de réhabilitation. En discutant avec un soigneur celui-ci nous a expliqué qu’ils s’étaient enfuis de la zone de quarantaine lors de leurs exercices quotidiens et que nous étions très chanceux de les avoir vus car ils n’étaient pas du tout destinés à approcher le public. Nous avons été interdit de photos par les soigneurs, essayant tant bien que mal de les ramenés à bon port. Surement pour éviter que cela s’ébruite et n’arrive aux oreilles du patron! Quoi qu’il en soit cette rencontre imprévue a été une aubaine pour nous. Nous avons rejoint notre auberge le soir, des étoiles plein les yeux…


 

C'est sur cette belle note que se termine notre escale en Malaisie, nous rejoindrons demain Singapour via Kuala Lumpur, pour deux dernières journées avant l’ultime décollage.
On vous embrasse fort et on vous dit plus que jamais, à très vite!!

Pastel =)

2 commentaires :

  1. Des souvenirs pleins la tête, les yeux remplis d'images. On voit que vous avez profitez a fond votre voyage. Vous avez une sacrée condition physique maintenant.
    Et dire qu'Estelle refusait catégoriquement de marcher même un petit kilomètre quand elle était petite, comme quoi Pascal tu l'as bien motivé. Bisous

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  2. Trop bien votre article ... trop belles vos photos .... vous me faites regretter de ne pas être resté avec vous un mois de plus ... Ce weekend avec Nathalie sommes descendus dans le Var et à Marseille pour montrer les photos de notre séjour avec vous en Australie ... très bon souvenir ....
    A mercredi .... Gros Bisous ....

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