dimanche 18 mai 2014

L’Outback - le cœur de l’Australie.


2000 km nous séparent de notre dernier article.
Et voilà, nous y sommes ! La traversée de (l’immense) désert australien a commencé. Depuis notre départ des Flinders Ranges où nous vous avions laissés, nous avançons avec Bob sur des routes interminables, et si les kangourous se font étonnamment plus rares dans ce paysage aride, nous avons rencontré d’autres animaux tout aussi superbes, comme par exemple des aigles, des émeus, des chevaux sauvages, des lézards et des dingos (sorte de mélange entre un chien et un renard). Et ces derniers ne sont vraiment pas facile à prendre en photos ! (On fera mieux à la prochaine occaz promis !)


 
   
 
  
Dans ce paysage vide, le road trip comme nous l’imaginions prend vie et il fait bon voyager car à chaque van, camping car ou 4x4 que nous croisons nous récoltons systématiquement des signes amicaux comme le font les routiers ou les motards entre eux ! La tradition des campeurs…! Cela fait toujours plaisir, même si la sympathie des australiens n’est plus à démontrer !

Notre premier arrêt fut dans l’étrange cité troglodythe de Coober Pedy. Avec à peine 1900 habitants, cette petite bourgade est pourtant un passage obligé et un stop incontournable. Cette ville minière bâtit par les chercheurs d’Opal en 1915 nous a vraiment dépaysé. Une ville-fantôme comme on pourrait en voir dans un bon vieux western ! D’ailleurs les paysages lunaires de Coober Pedy et de ses alentours ont servi de lieu de tournage pour de nombreux films comme Mad Max 3, Planète rouge ou encore Priscilla, folle du désert.

  

 

Le plus surprenant dans cette ville, étant bien sûr ses maisons souterraines, bâties ainsi à cause des chaleurs infernales de l’été. En effet, parfois la température peut grimper jusqu’à 50°C!!
Nous avons visité quelques églises vraiment très jolies mais où parfois l’ambiance un peu glauque faisait froid dans le dos !

 

Dans un registre plus fun nous avons visité la maison souterraine d’un artiste complètement déjanté surnommé « Crocodile Harry » ! Ce fut très amusant de jouer aux explorateurs dans l’étrange maison abandonnée de cet authentique hippie ! Une maison-grotte-musée reflétant à merveille la vie de débauche et de plaisir en tous genres, de ce sacré Harry !

 

Pour finir avec Coober Pedy, nous avons eu la chance de vivre un moment exceptionnel lors de notre visite de la galerie d’art aborigène "Josephine’s Orphenage", qui comme son nom l’indique fait également office d’orphelinat pour kangourous !
C’est par passion et véritable amour pour ces petits marsupiaux que Terry et Josephine, les recueillent bénévolement sans aucun financement de l’état. En effet, ils secourent les bébés kangourous encore vivant dans les poches de leurs mères accidentées sur le bord des routes, ils les soignent et s’en occupent jusqu’à leur réhabilitation dans la nature. Nous étions pratiquement seuls et nous sommes arrivés à l’heure du repas, nous avons donc pu les nourrir et les approcher de près… Notamment Esther, un "joey" (bébé kangourou) de quelques mois à peine. Le monsieur qui nous a accueilli était vraiment très sympathique et passionné par sa « mission » il a pris le temps de nous expliquer son travail et de nous parler des kangourous dans les moindres détails. C’était vraiment une expérience inoubliable ! Et qui nous a conforté dans l’idée de faire du volontariat dans un widlife sanctuary.

   

  

Notre découverte des environs à pris fin quelques kilomètres plus loin, au bout d’une route unsealed (non goudronnée) à « the Breakaway» pour un coucher de soleil timide mais dans un paysage sublime. Ces formations rocheuses atypique sont le résultat de l'évaporation d'une ancienne mer intérieur faisant apparaitre quelques îles. 

 

Le lendemain, Bob a repris gaiement la route vers notre deuxième stop : le Mount Conner et le fameux Centre Rouge de l’Australie. A première vue, on pourrait s’y méprendre, mais non ce n’est pas l’Uluru ! Le Mount Conner est situé 140 kms avant l’Ayers Rock,  et est à ce qu’il paraît le rocher le plus photographié d’Australie. En effet, il est le premier visible quand on vient de la route principale et du fait de sa couleur rouge flamboyante lors du coucher de soleil il est souvent confondu avec son illustre voisin. 
Et pour notre arrivée dans le Centre Rouge nous avons également accueilli par les mouches!! En effet, elle sont incroyablement nombreuse ici et ne nous laisse que peu de répit la journée. Estelle y a d'ailleurs atteint son seuil de rupture et à craquer pour un superbe filet anti-mouche, très à la mode ici!!!

 

Nous ne sommes restés à ce point de vue qu’une seule nuit mais nous avons eu le plaisir de faire la connaissance de deux autres voyageurs français : Thibault et Prunelle avec qui nous avons partagés quelques kilomètres et quelques bons moments les jours suivants. Nous avons également rencontré quelques créatures étranges: mi-branche- mi insecte: les phasmes!


  

Le lendemain nous sommes donc tous partis en direction du fameux et tant attendu Ayers Rock plus connu sous son nom aborigène d’Uluru. Cet énorme monolithe de grés est comme vous le savez tous, l’emblème du pays. Il fait parti de l’Uluru Kata Tjuta National Park, et est redevenu la propriété des aborigènes depuis 1985. Ces derniers le « louant » au gouvernement australien pour en permettre l’exploitation touristique. Malgré notre surprise quant au prix d’entrée dans le parc national ou plutôt dans ce qu’ils appellent l’ «Aboriginal Land » (25$ par personne tout de même!), nous en avons pris plein la vue. Les photos parlent d’elles-mêmes…

 

A la question : « L’avez vous escaladé ? » et bien la réponse est non ! Il s’agit en effet d’un site sacré pour les aborigènes et son ascension est vécue comme un grand manque de respect … En effet, de nombreux panneaux mettent en garde les visiteurs, déconseillant l’ascension, qu’ils comparent très péjorativement à une sorte de conquête égoïste… Paradoxalement ce n’est pas interdit et nous avons vu quelques personnes l’escalader malgré tout, ne pouvant résister à l’envie d’observer la vue du haut des 348 mètres que fait le rocher. En effet, le gouvernement australien ne souhaitant pas voir le nombre de touriste diminuer (environ 400 000 par an), préfère le « déconseiller vivement » que l’interdire !! Hypocrisiiiie…


Ce lieu touristique perd donc malheureusement petit à petit son caractère sacré et inviolable. Autre exemple, il est formellement interdit par la loi aborigène de ramasser des pierres sur le site en guise de souvenir. Certains le font tout de même et le regrettent… En effet, depuis des années le parc national reçoit très régulièrement des colis des quatre coins du monde, contenant des pierres et fragments du rocher qu’ils avaient pris et qu’ils souhaitent restituer. Ces dernières sont surnommées ici les « Sorry rocks ». Les colis sont en effet accompagnés de lettres où les auteurs s’excusent platement de leur offense, affirmant pour la plupart qu’ils n’étaient pas au courant et qu’ils sont depuis poursuivis par le malheur… ! Ces lettres ont donné forme à un « Sorry Book », que nous avons consulté dans le centre culturel aborigène avec un certain amusement…

A une trentaine de kilomètres de là, toujours dans le parc national, se dresse un autre lieu qui a retenu toute notre attention… au moins aussi beau et impressionnant que l’Uluru, il s’agit des « Olgas » ou « Kata Tjuta » en aborigène. Les Kata Tjuta sont composées de 36 dômes dont le plus haut s’élève à 540 mètres au dessus du désert. Et si ce lieu est pour nous l’une des plus belles merveilles du pays, pour le moment il est étrangement assez méconnu souffrant de l’ombre de l’Uluru.
Accompagnés de nos amis du moment, Thibault et Prunelle, nous avons donc randonné pendant quelques heures dans cet endroit sensationnel, notamment dans la Valley of winds, offrant plusieurs panoramas plus que spectaculaires. Nous avons terminé la journée en nous extasiant devant un coucher de soleil magnifique, couvrant la roche d’une couleur rouge vif.

 

 

Nous avons ensuite repris la route en direction du Kings Canyon, surnommé ici le « grand canyon australien ». En chemin, nous avons fait la connaissance de Mary, Paul, Holly et leur petit chiot Jasper, qui faisaient du pouce sur le bord de la route. Leur unique moyen de transport pour traverser le pays ! On a eu une grosse pensée pour nos Titi et Lala argentins =)
Que dire du Kings Canyon ? Si du premier regard la ressemblance avec son grand frère américain ne semble pas évidente, après quelques heures passées à crapahuter à l’intérieur, on ne peut qu’apprécier sa géologie et ses couleurs si particulières. Nous y avons croisé en outre quelques jolis lézards.

 

 
    
A partir de là nous avions deux solutions pour rallier notre prochaine destination les « Macdonnel Ranges », une impressionnante chaine de montagne entourant Alice Springs d’est en ouest. Il nous fallait soit revenir sur nos pas et rejoindre la Highway pour les atteindre via Alice, soit emprunter une piste de terre sur 150 km nous servant de raccourci. En bons aventuriers qui se respectent nous avons choisi la deuxième option.
Une expérience inoubliable durant laquelle nous n’avons quasiment croisé personne si ce n’est quelques troupeaux de chevaux sauvages. Bob a bien tenu le coup et nous a conduit de manière vaillante, même s’il semble que nous ayons surestimé les joints de la porte arrière !! Enfin bref, un petit coup de ménage et ce fut réglé !

 


  

Nous avons donc passé les jours suivant à explorer une petite partie des très jolies « West Macdonnel Ranges ». Au programme, quelques courtes mais plaisantes balades vers des gorges, trous d’eaux et autres points de vue, un peu d’escalade pour Pascal et des rencontres avec des dingos.

 

 

    
Nous voici désormais à Alice Springs, pour quelques jours avant de continuer vers le nord. Et nous avons d’ors et déjà quelques plans, dont notamment un HelpX à venir, en fin de semaine, pour 10 jours dans un ranch ! Estelle va pouvoir enfin réaliser son rêve de travailler avec des chevaux en Australie. Et puis pour Pascal, et ben il n’aura qu’a ramassé les crottins… !!

A suivre…

Pastel =)

4 commentaires :

  1. isabelle et marcel18 mai 2014 à 13:58

    Epoustoufflant, n'est ce pas ? Merci encore pour ces très jolies photos.

    Bon séjour dans le ranch. Bisous

    RépondreSupprimer
  2. Superbes paysages ... ça donne des envies de randonnée ... c'est super de savoir qu'il y a un orphelinat pour kangourous en plein bush Australien tenu pas des bénévoles ... il y a des gens biens ...
    Profitez au maximum de votre HelpX ... toi Estelle avec les chevaux et toi Pascal les mains dans le crottin ...
    Gros Bisous

    RépondreSupprimer
  3. Les couleurs sont magnifiques...
    Bonne route à vous deux , pas d' inquiétude vous n' allez pas vous perdre...les routes sont droites ...Remy a envoyé une belle photo...
    Gros Bisous
    Nicole

    RépondreSupprimer
  4. J'adore vous lire, en espérant que vous allez bien. Gros bisous.

    RépondreSupprimer